De mon pessimisme en l'humain

Eh oui, je m'étais jurée de ne pas faire de rubrique lecture, et puis les billets-bouquins de Katell m'ont fait envie. Dont acte donc. Et re-inscription à la bibliothèque municipale en me jurant -si si- de ne PAS acheter tout ce qui m'aura plu!

Premier livre lu, et en 24h, ouhla. Ça tombe bien, le scrap ne m'inspire plus actuellement.

L'histoire: Meg et sa sœur Susan ont survécu à l'accident qui a coûté la vie à leurs parents. Susan est gravement blessée, Meg n'a presque rien. Elles sont accueillies par leur tante Ruth, mère célibataire de trois garçons, joviale, complice avec tous les jeunes du quartier. Aussi quand Meg commence à se plaindre de mauvais traitements, personne ne l'écoute.

Mon avis: âmes sensibles s'abstenir. Ce livre, préfacé par Stephen King, nous plonge dans l'horreur de l'humain.  Sa Majesté des Mouches croisé avec un snuff-movie. C'est David, le voisin de 12 ans, qui raconte cette histoire alors qu'il est adulte, avec son regard d'adulte et son excuse de n'avoir été qu'un enfant au moment des faits. Tout est ambiguë dans ce livre. David est gentil, il a conscience du Mal, mais il n'agit pas, il regarde, il contemple l'insoutenable qui est infligé à Meg, fasciné et horrifié. Tout comme le lecteur qui ne peut reposer le livre, il veut savoir jusqu'où iront les tortionnaires. Ainsi le lecteur est lui aussi pris dans cette contradiction de l'humain, qui sait que c'est mal mais ne fait rien. C'est diablement intelligent. L'écriture simple, précise, mise parfois sur le refus de dire affiché pour que l'imagination du lecteur s'emballe. Et c'est inspiré de faits réels...