mardi 1 février 2011

De la politesse comme d'une erreur de jeunesse


Début de cours, trois jours plus tard dont un week-end, soyons pas rosse.

-M'dame, j'ai bien réfléchi mais j'ai rien compris à votre histoire, j'dois réfléchir à quoi en fait?

Silence le temps de rassembler mes esprits victimes d'un séisme neuronal, puis tentative à la sait-on-jamais:
- Repose-moi la question que tu voulais me poser l'autre jour?

Silence dans la classe, tout le monde retient son souffle à part le zozo en train de se curer le nez à ma gauche qui n'a strictement rien à foutre de ce qui se passe dans la classe, que ce soit de ma part ou de celle des autres: la consommation régulière de crottes de nez rend autarcique et mutique.

Annonement  version "j'suis en face d'une demeurée faut pas les contrarier ces gens-là"
-Ma-da-meuh, mon contrô-leuh que VOUS m'avez pas ren-du, s'il vous plaît je peux l'avoir main'nant?
Stupeur. Je pouffe c'est nerveux désolée, l'émotion. Des applaudissements s'élèvent tandis que je sors la copie de mon cahier de notes tel Arthur extirpant Excalibur de son roc redis moi ça très vite qu'on rigole un coup.

-Ben quoi, euh, eeeh, oooooooohhh!!!! S'passe quoi, là???? 
- T'as dit s'il vous plaît, renseigne un aimable voisin.
- Mais po du tout! J'lai po dit!
-Eh si! <= ça c'est moi mode jubilation sadique, gniark gniark gniark.
-Mais non j'l'ai po dit! J'le saurais si j'laurais dit! Pis d'abord j'l'ai dit l'aut'jour et là j'l'ai pas dit! Allez, arrêtez d'me charrier vous aut'es!

On a bien ri les aut'es et moi. Il y a quand même de grands moments dans ce boulot...

1 commentaire:

  1. heureusement que tu es là pour nous raconter ton quotidien de prof. c'est complètement fou. Il faut y être pour le croire. Malgré tout je te crois :) Petite victoire, c'est bien. A force, ca va rentrer...(suis je trop optimiste ?)

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