Lizzie et la conscience professionnelle

Vendredi soir ça n'allait point trop sous ma calotte crânienne qui était en plein échauffement synaptique. Une collèguàlakon m'avait piqué une crise d'hystérie en direct live (po grave) et devant les gamins (plus ennuyeux) et comme je me sens déjà très isolée ça n'arrangeait rien.

Pour répondre au trop gentil commentaire de Margotte à mon sujet justendessous, je suis prof. Inconvénient majeur de ce métier: les collègues aussi sont profs. Il y a ceux qui ont le neurone qui n'a jamais quitté la cour de récré (petit clan, cancan et "toi j't'aim'pas") et ceux qui ont enfourché le syndicalisme militant option "oeillères contestation systématique" en même temps que le stylo rouge.

Force m'est de constater que je suis une handicapée sociale de la salle des profs: jamais réussi à y trouver ma place. "Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet" aurait dit Courteline, mais quand ça dure le temps d'arriver à la retraite (je ne mets pas de durée: c'est évolutif) l'indigestion arrive vite.

Lorsque ça a pété avec ma nouvelle patronne, personne ne m'a soutenu et tout le monde m'a tourné le dos. Maintenant que la crise se généralise à l'ensemble des titsclansàlakon dont je ne fais point partie, étrangement on me demande mon témoignage et ma solidarité très active (traduisez: en première ligne, chair à canon, go go go!!!!)

Donc la crise d'hystérie de la chère collègue à qui j'avais rendu trois services dans la journée (et quelques autres depuis septembre sans autre retour d'ascenseur que de perfides remarques sur ma personne, eh oui, l'humour n'est pas une science partagée par tous) m'a achevée un peu.

On a beau se dire "meuh non, te bouffe pas la rate pour des ***", quand les *** forment votre environnement professionnel immédiat, et qu'en plus vous êtes sensée travailler en équipe (ouaf ouaf ouaf!!!!) avec eux, il arrive un moment où le découragement s'abat sur vous comme un redressement fiscal.

Quand en plus vous recevez le samedi matin un mail d'une autre chèrecollègue vous priant de vous transformer en chairàcanon pour lundi midi, parce que oups y a du beau monde qui vient résoudre la crise et que voilà, ce serait bien de se montrer solidaire, l'envie de plonger dans le boulot vous donne soudain plus de démangeaisons qu'une roulade dans les orties, et autant la nausée que trois boîtes de chocolats le soir du 25 décembre.

D'où scrap. LOISIR et CREATIF sont deux mots qui dissociés font déjà du bien, mais associés ça donne tellement d'air au cerveau qu'il en oublie que lundi existe.

Tout d'abord j'ai fini ma première double page de l'année sur la sortie "nez dans la neige" de Babynator.

 

Ce qui donne la double page suivante:

 

Ensuite comme j'avais posé deux kestionàlacon sur le forum Scrapouillages dans la rubrique "Scrappe ta réponse, le moindre que je pouvais faire était d'y répondre, dont acte. Il s'agissait d'une part d'expliquer le choix des prénoms de nos enfants, puis de faire une page décrivant le caractère, la personnalité dudit enfant. Et ne venez pas me dire qu'à 20 mois Babynator n'a pas de personnalité où je vous le colle dans les bras un week-end histoire de vous faire comprendre combien c'est po beau les préjugés.

Bon ben.... c'est lundi. Eh oui...