Les bons tutos bien foireux de tata Lizzie GMKC, tuto one, la housse de surjeteuse

Allez, à force de lire des tutos couture sur le net, je décide dans un grand élan d'inconscience de faire de même. Eh pis non, vais pas faire comme les zôtres, moi, vais faire des mégas tutos foireux, sans filet, sans certitude d'arriver au bout avec assez d'épisodes pour devenir un rival sérieux des Fdel'A.

Un bon point à qui trouvera la signification de l'acronyme GMKC du titre, autoproclamée.

Or donc il fut quelques temps pas si lointains j'ai cassé mon cochon pour m'offrir une surjeteuse, que dis-je une surjeteuse, LA surjeteuse, une Babylock du feu de dieu qui déchire sa race et son cochon. Sauf que allez savoir pourquoi cette merveille d'efficacité et de technologie est livrée protégée par une housse qui ressemble à s'y méprendre à un préservatif bas de gamme. Franchement total décalage avec la noblesse avérée d'Odette Van Poupoule, surjeteuse sus-baptisée. L'idée est venue assez vite à vrai dire quand le vendeur gêné m'a montré le préservatif la housse encore pliée avec un air carrément contrit de lui faire une housse à la hauteur de sa majesté. Puis de lui faire faire partiellement ladite housse, eh oui Odette on n'est jamais si bien servie que par soi-même, même si ma walkyrie vieillissante ma machine à coudre viking qu'a bien 20 ans a accepté de donner un coup de main à la jeunette qui la décharge d'une bonne partie du travail.

étape 1: cogiter. 

Vous avez besoin pour cette étape de 

1-mesures précises à la louche.Mon conseil? découpez le préservatif, ce Rubicon-là franchi vous serez obligé de foncer en avant. 

2-un moment de calme. Donnez donc un devoir de grammaire à votre classe de morpions pré-pubères préférée, ça vous laisse tout loisir de réfléchir et accessoirement de contempler d'un visage impénétrable l'air ahuri du cancre placé stratégiquement au premier rang et qui ne comprend pas ce que vous faites avec une règle, un crayon de bois, et une calculatrice: respect.

étape 2: et ça donne quoi?

Pour Odette Van Poupoule cela donne marges comprises: une partie centrale qui fait devant dessus derrière de 96x36 et qui contrairement au dessin du cogitage sera bêtement rectangulaire. Une partie côtés de 32x32. Un fond de 36x32. Des poches extérieures à mettre sur les côtés de 21x17. Deux grandes poches intérieures pour mettre le livret et les fils de 33x25. Une grande bande de 12x400 qui une fois pliée en deux et cousue fera une bande de 5 cm de large à la louche.

étape 3: choisir le tissu.

Flasher sur des tissus pour quilting à motifs très boite à couture. 

Calculer le coût. 

Fermer la page web avant d'être obligée d'appeler le 18. Jurer. 

Aller dans son magasin de tissu préféré le seul de la ville en fait. Tomber en arrêt pâmoison devant un tissu d'ameublement de toute beauté très savoie kitch pour parisiens. En prendre 110 de longueur, il est en 180, le reste rentrera bien! 

Ajouter de la ouatine qui elle est en 80. Se souvenir en sortant du truc lu sur un blog qui consiste à remplacer la ouatine hors de prix par du bidim po cher. 

Ajouter un bout de passepoil assorti, un zoli ruban à motif mètre ruban, parier qu'il reste à la maison assez de biais.

Enfouir le ticket de caisse au fond du sac à main et de ses souvenirs.

étape 4: mendier.

Non pas pour payer la note du magasin quoique... mais auprès de l'homme pour qu'il vous découpe une planche assez fine mais po trop de 28x33. Sauter cette étape si vous maniez la circulaire comme une déesse. Sinon remercier l'homme qui l'a bien mérité.

étape 5: découper.

Dans le tissu: deux fond, une anse, deux poches intérieures, deux poches extérieures, une partie centrale.

Dans la ouatine: deux fonds.

Se poser des questions sur le pourquoi vous avez acheté 4m de ouatine pour finalement découper un rectangle de 36x32.

Découper une bande d'anse pour que ce soit plus confortable à porter.

Tout ranger.

Tout ressortir et couper:

Dans le tissu une deuxième partie centrale. Dans la ouatine une seule partie centrale. 

Laisser le tissu sorti on sait jamais.

étape 6: coudre l'anse.

Bien réfléchir que le tissu choisi est ré-ver-si-ble, et donc bien cogiter sur quelle couleur vous voulez.

Coudre l'anse.

Retourner.

Jurer en constatant que vous vous êtes plantée.

Vous faire une verveine.

Décider que finalement c'est po si grave et que ce n'est que le début.

Plier le bout de ouatine dédié en trois passque avec les marges de couture et l'épaisseur de la ouatine et tout ça rentre po.

Piquer une couture droite au milieu à l'arrache simplement pour que cette ****** de ouatine cesse de se déplier.

Enfiler la ouatine dans le tube de tissu de l'anse.

Ouvrir la fenêtre et faire quelques exercices de respiration.

étape 7: préparer les fonds.

Faire une prière à NDDC notre dame des cousettes.

Sur un des fonds, fixer 4 bandes de velcro. 

Sur l'autre, fixer l'anse préalablement refermée sur elle-même. 

Se livrer à des calculs savants pour que les deux côtés aient la même longueur.

Sortir la calculatrice.

Jurer.

Adopter finalement la bonne vieille méthode du pied sans la biche:

Coudre l'anse sur le fond en prenant soin de ne pas aller jusqu'aux bords.

étape 8: 

Aller chercher Fiston à l'école, passque c'est pas tout ça mais c'est l'heure.

étape 9: finaliser le fond.

Poser dans l'ordre: le fond avec les anses, les deux bouts de ouatine, le fond avec le velcro.

Épingler.

Bâtir... ou pas si comme moi vous êtes une feignasse du point inutile.

Surjeter TROIS côtés.

Admirer la beauté de cette couture aussi régulière que propre:

Admettre que la lumière est pourrie mais eh oh c'est un tuto foireux, pas une page de scrap, alors ça ira bien!

S'esbaudir bruyamment de la beauté de cette couture parce que c'est vraiment beau à pleurer, et ça console de pleurer en regardant son relevé de comptes.

Coudre un biais assorti sur ces trois côtés.

Glisser la planche entre les deux bouts de ouatine.

Ahaner discrètement.

Jurer tout aussi discrètement parce que cette ***** de planche passe po.

Glisser la main dedans et se rendre compte que cette ************* de ouatine se prend dans le coin de la planche, se déchire, bourre et pour tout dire simplement fait carrément iech.

Avancer centimètre par centimètre.

Boire un coup.

Surjeter le dernier côté.

Ne surtout pas faire ce que j'ai fait: gênée par la planche qui me faisait dérailler j'ai cru malin de m'arrêter à mi-parcours et de retourner la planche pour finir en repartant de l'autre bout: fausse bonne idée.

Finir de poser le biais avec plus ou moins de bonheur passque la planche elle gêne un chouia la manœuvre.

Contempler l’œuvre.

Aller se coucher.